Depuis la semaine dernière, les élèves de l'école expérimentent du nouveau matériel.

Objectif : développer l'attention des élèves grâce aux mouvements. Ils peuvent alors choisir leur type d'assise pour faciliter la concentration. 

Ballon de gym, coussins, tabouret instable... Tout est possible ! 

Mais la grande nouveauté, c'est l'arrivée de 2 bureaux vélos qui permettent de travailler et de pédalier en même temps. Les élèves sont alors soulagés de leur besoin de mouvement pour se consacrer à la tâche scolaire. Et ça marche ! La classe de CP-CE1 l'expérimente au quotidien avec des résultats déjà impressionnants selon Anne-Laure Guyard, enseignante de la classe : 

Une page entière nous a été consacrée dans le Dauphiné Libéré du 2 décembre : https://www.ledauphine.com/education/2020/12/01/quand-l-ecole-s-adapte-aux-enfants-(et-non-l-inverse)

La classe de cp ce1 d anne laure guyard en demi groupe les enfants font du calcul mental assis sur un banc a un bureau par terre ou debout photos le dl edith rivoire 1606848341

"Quand on entre dans la classe de CP-CE1, on peut se dire que l’enseignante a perdu le contrôle. À droite, des élèves de CP qui font du calcul mental, assis par terre ou debout ou sur un banc. De l’autre côté, des CE1 en autonomie : un enfant fait un puzzle, un autre des mathématiques avec un casque sur les oreilles, deux sont assis sur de gros ballons de type gymnastique. Plus surprenant encore, la place qu’occupe Rumeysa. La fillette est juchée sur un vélo-bureau. Elle pédale tout en écrivant des phrases. Le tout semble anarchique. Mais il n’en est rien et l’école privée des Eaux-vives à Pont-Évêque n’a pas perdu la raison. Bien au contraire.

L’équipe éducative, accompagnée par l’enseignante spécialisée Caroline Lauchet, travaille sur l’inclusion et la manière de prendre en charge les difficultés scolaires au sein des classes ordinaires. Ce refrain est connu dans l’Éducation nationale depuis quelques années. Sauf qu’à l’école des Eaux-vives, on a pris le sujet à bras-le-corps.

C’est se leurrer que de dire : “Arrête de bouger, écoute la maîtresse”

« L’idée, c’est vraiment que ce soit l’école qui s’adapte aux enfants et non l’inverse, explique Caroline Lauchet. La tendance est d’adapter le contenu et le matériel aux besoins de l’enfant. » Et les troubles qui se classent aux premières places des difficultés sont liés à l’attention : « On a de plus en plus d’enfants qui ont besoin de bouger, qui sont dans un manque de concentration », constate la directrice de l’école, Nathalie Farge.

En accusation : des modes de vie qui ont changé, mais surtout un temps croissant passé devant les écrans. « L’attention et la concentration sont des enjeux de plus en plus présents dans les écoles, précise Caroline Lauchet. C’est se leurrer que de dire : “Arrête de bouger, écoute la maîtresse”. Paradoxalement, le cerveau a besoin de mouvements pour apprendre. »

Elle s’appuie sur les travaux du neuroscientifique Jean-Philippe Lachaux, qui a montré l’intérêt du mouvement dans la concentration. Après quelques recherches, l’école réussit à acheter le matériel adapté. Expérimenté depuis la rentrée, il a ses adeptes dans les classes : Rumeysa dit qu’elle adore écrire en pédalant, Elena préfère s’asseoir sur un tabouret instable que sur une chaise et Timothée a besoin d’un casque anti-bruit pour faire tranquillement son puzzle.

L'enfant devient acteur de sa concentration

Rumeysa

« Chaque enfant a voulu tester : certains se sont rendu compte qu’ils étaient mieux avec tel type de matériel, d’autres, pas du tout. L’enfant va être acteur, choisir lui-même et apprendre à se connaître », note Caroline Lauchet. Et pouvoir canaliser son énergie. Tout l’espace de la classe a été repensé : aucun élève n’a une place attribuée, leurs affaires personnelles sont rangées dans un placard.

Un vrai bouleversement également pour les enseignants  et déjà des bénéfices pour les élèves : « Je les trouve déjà plus détendus et donc en meilleures conditions pour travailler et apprendre », note l’enseignante de la classe, Anne-Laure Guyard. Un premier pas vers l’autonomie.

 

L’achat de ce matériel qui libère l’énergie et favorise la concentration a été rendu possible grâce à une fondation du groupe Total contre l’échec scolaire. « C’est en parlant avec une mère de famille qui travaille pour Total que cela a été rendu possible », précise Nathalie Farge, la directrice de l’école. Le coût du matériel s’élève à 2 000 euros."

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